Le Port de Boulogne : sa vie – son histoire. Partie 1 de 3

Par Paul Cojez

En ce temps-là……

Une suite d’articles publiés dans ces colonnes nous donnera la possibilité de remonter dans le temps, loin dans le temps où Boulogne ne s’appelait pas encore Boulogne et puis de plus en plus proche de nous au fur et à mesure du déroulement de l’histoire telle qu’elle fut vécue et écrite par ceux et celles qui nous ont précédés sur les mêmes lieux.

Brièvement, pour ce premier chapitre, nous vous parlerons d’une époque où les eaux dans lesquelles nous naviguons aujourd’hui, le Pas de Calais, n’existaient pas.

Vers 2,5 millions d’années, le bassin sud de la mer du Nord n’existe pas encore et le tracé littoral joint, au nord, la Hollande à l’estuaire de la Tamise et au sud, la Bretagne à l’Irlande.

Ce n’est que vers 800 000 ans que la submersion de cette zone commença et que la communication entre la Manche au Sud et la Mer du Nord put se faire selon un trait de littoral qui est resté pratiquement inchangé depuis lors, si on excepte la partie correspondant aux Flandres maritimes actuelles qui restaient submergées pour un certain temps encore.

Entre les périodes glaciaires, s’installèrent les premiers habitants du littoral comme en attestent les outils rudimentaires représentés par des choppers et des chopping-tools datés d’environ 300 000 ans que l’on peut encore trouver entre Wimereux et la Pointe aux Oies, aux grandes marées basses.

Ci-joint clichés de ces outils provenant de la collection personnelle de l’auteur.

Puis au gré de périodes climatiques parfois favorables, parfois totalement inhospitalières, les hommes s’installèrent, puis se replièrent dans les régions plus au sud puis revinrent. Les glaciers n’atteignirent pas notre région, leur limite la plus sud se situant à ce qui correspond aujourd’hui à Londres à l’Ouest et Amsterdam à l’Est mais notre région fut alternativement une steppe glacée puis une région où s’ébattaient des hippopotames et des éléphants dont on a retrouvé des ossements épars et, dans ce qui était une plaine à l’époque, et qui est maintenant le Détroit du Pas de Calais, des pâturages et marécages où nos ancêtres chassaient le mammouth.

A moins 70 000 ans, après la dernière période glaciaire, on assiste à un réchauffement relatif qui a permis le développement d’une végétation éparse suffisante pour attirer des troupeaux de grands herbivores qui furent chassés par les Néanderthaliens dont on retrouve l’outillage lithique fabriqué à partir de débitages d’éclats autour d’un nucléus et de facture moustérienne.

Les Néanderthaliens disparus, vers moins 40 000 ans, les homos sapiens sapiens prirent leur place comme dans le reste de l’Europe, puis du monde, sans doute grâce à leur meilleure technologie qui rendait leur chasse plus productive ; la région fut probablement abandonnée une nouvelle fois lors d’un nouveau refroidissement climatique vers moins 20 000 ans puis réoccupée à la faveur de meilleures conditions vers moins 12 à 13 000 ans, cette fois définitivement.

Ces nouveaux arrivants ont laissé leurs traces sous forme d’outils bien typés. Voir clichés de cet outillage issu de la collection personnelle de l’auteur : racloirs, haches, pointes de flèche etc. 

A la fin du Néolithique se situe la période de transition dite Mésolithique qui annonce l’agriculture et donc la sédentarisation des populations présentes.

Dans le prochain article, nous verrons qui étaient ces hommes qui occupaient la région boulonnaise, nous reviendrons à une vue davantage maritime à la fois des hommes et de cette région.

 

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